La cithare (du grec ancien κιθάρα / kithara) est un instrument de musique à cordes pincées, prépondérant dans le folklore autrichien voire germanique, mais aussi répandu en Hongrie, en Suisse, en Slovénie et en France.
Le terme désigne aussi en organologie une famille d'instruments dérivant de l'arc musical ayant la particularité d'avoir les cordes de jeu tendues d'un bout à l'autre de la caisse de résonance (sans manche ni clavier en général). Cette famille englobe donc divers instruments de musique tels que la cithare proprement dite, ou encore certains instruments africains comme le valiha.
La cithare autrichienne fut notamment popularisée internationalement en 1949 grâce au Harry Lime Thème de l'indicatif du film de Carol Reed Le Troisième Homme, composée et jouée par Anton Karas dans une taverne près de la grande roue du Prater à Vienne, qui restera l'un des succès de base de la cithare.
La cithare à accords ou cithare chromatique est donc l'aboutissement d'une lignée de cithares, au sens large, qui se sont succédées et transformées depuis le 10è siècle.
La cithare à accords a été conçue par un groupe de luthiers, en 1885, à Markneukirchen, ville du sud-est de l'Allemagne. Elle est caractérisée par ses accords " prêts à jouer ", servant à accompagner les cordes mélodiques.
Un répertoire fut tout de suite transcrit sur des diagrammes à glisser sous les cordes, ce qui ne demandait aucune connaissance musicale pour jouer.
Facture de la cithare à accords :
La caisse de résonance a une forme trapézoïdale, relativement plate. La table d'harmonie à une grosse ouïe centrale et des décorations y sont souvent appliquées. La cithare possède autant de cordes que de notes jouables (par la main droite) pour la mélodie, souvent 25 réparties sur 2 octaves, et quelques accords (en général 6), ensembles de quatre ou 6 cordes assurant l'accompagnement (qui sont joués de la main gauche).
Les cordes mélodiques sont fines et décroissent en longueur de la gauche vers la droite, c’est-à-dire des sons graves vers les sons aigus. Elles sont en métal.
Les accords situés du côté gauche sont au nombre de 6 (Accords majeurs de Do Sol Fa Ré La Mi) et sont constitués de groupes de quatre ou 7 cordes approximativement de même longueur mais de grosseurs très différentes pour produire des accords montants lorsqu'elles sont grattées de la droite vers la gauche. Des chevilles en métal assurent la fixation des cordes.
Sur certaines cithares les cordes mélodiques sont doublées et accordées à l'unisson.
Certaines cithares peuvent n'avoir que 3 ou 5 accords, alors que d'autres, comme le psaltérion, peuvent aller jusqu'à 12 permettant d'accompagner le chant dans toutes les tonalités.
Certaines cithares sont équipées de modulateurs, petits leviers permettant de transformer les accords majeurs en accords mineurs en abaissant leur tierce d'un demi-ton, évitant ainsi d'avoir recours à la clef d'accordage avant d'interpréter le morceau s'il nécessite des accords mineurs.
Pour en jouer, on pose la cithare en appui sur le bord d'une table et la base de la cithare sur les cuisses (par exemple) et les cordes sont pincées avec la pulpe du doigt, éventuellement avec un onglet métallique ou en plastique.
Sonorité de la cithare :
Douce, charmante...mélodieuse, harmonieuse, à la fois cristalline et profonde, pure, céleste...
La première audition d'une cithare à accords est toujours un enchantement !
Sa sonorité est exceptionnellement douce et séduisante, puisqu'il s'agit de cordes pincées au doigt, sans interruption de la résonance.
De plus, c'est un instrument polyphonique, capable de produire sa mélodie et son accompagnement, grâce à la présence d'accords parfaits au côté des cordes mélodiques, d'où se dégage une profonde harmonie.
Aptitudes physiques et musicales :
La cithare à accords est un instrument relativement facile à aborder, qui dès les premières minutes, procure de grandes joies.
En effet, ni les sons mélodiques, ni les accords n'ont à être "fabriqués" : tous sont disposés et prêts à l'emploi.
Mais si la cithare à accords se présente malgré elle comme un instrument "simple", on aurait tort de la reléguer trop vite parmi les jouets ou objets folkloriques. Car, contrairement aux apparences, il y a matière à travailler pendant des années pour qui veut atteindre un certain niveau de vélocité (notamment en cithare folklorique), ou développer les techniques les plus intéressantes (notes simultanées, ornements, jeu en harmoniques, renversements et transformations d'accords, etc.).
Sachant que les premières compositions non folkloriques datent des années 70 et que les méthodes et les instruments complets ont vu le jour après 1980... on ne doit pas s'étonner de ce que cette cithare n'ait pas encore "percé" dans le monde musical. Mais au fil des créations, des découvertes techniques et acoustiques, elle avance à grands pas, et verra certainement un jour s'ouvrir la porte des plus prestigieuses écoles de musique.
Technique de jeu
L'expérience pédagogique depuis une vingtaine d'années a montré que :
– La cithare à accords est accessible à tout âge... "à partir de 6 ans"...
– La cithare est un des rares instruments accessibles malgré certaines carences fonctionnelles ou pathologies de la main : elle peut se pratiquer avec une seule main, voire un seul doigt. En effet, la ligne mélodique ne nécessite pas forcément l'intervention de tous les doigts. Le pouce gauche serait le plus nécessaire, pour les accords (encore peut-on le remplacer par l'index droit...). On notera que :
¤ plusieurs pièces du répertoire font alterner mélodie et accords, ce qui peut permettre le jeu d'une seule main, moyennant déplacements ;
¤ l'improvisation peut également se pratiquer de façon alternée ;
¤ enfin l'accompagnement du chant n'appelle pas nécessairement le jeu simultané des deux mains.
Diagrammes et arrangements musicaux
Le jeu à la cithare est grandement facilité par la possibilité de placer un diagramme sous les cordes, une feuille de papier sur laquelle sont imprimées les notes. Chacune de ces notes se retrouve ainsi sous la corde à jouer et est reliée à la note suivante par un trait, ce qui permet à tout un chacun de jouer une mélodie simplement en suivant le chemin ainsi tracé. Il suffit de gratter la corde qui se trouve au dessus de la note en respectant sa durée (croche, noire, etc…).
Quand il y a des accords à jouer à la main gauche, un signe (chiffre ou lettre) indique quel accord est à jouer.
Il y a quelques années, Jean HURTER s'est lancé dans l'édition de tels diagrammes, car il en existe peu concernant le répertoire de la chanson française, contrairement à ce qui est disponible pour le répertoire de nos voisins allemands et suisses .
Il compose également des musiques adaptées à l'instrument, dans des styles variés, afin d'enrichir le répertoire, et effectue à la demande des transcriptions de différents airs de musique sous forme de diagrammes pour la cithare.
L'utilisation de ces diagrammes permet à tous de jouer rapidement et facilement de ce merveilleux instrument, et contribue à le rendre à nouveau populaire, ainsi que l'ont voulu à l'origine ses concepteurs.
Exemple de diagramme (pour cithares et psaltérions
Cithare allemande
Cithare En Calcat
Cithare de concert
Liste des diagrammes disponibles chez Jean Hurter dans la rubrique "diagrammes, partitions"